Pour l’esthétique, la formule monocorps avait été tentée, mais, pour une vague question de «corporate identity», les formes pures du concept gagnèrent en série l’esquisse d’un vague capot, ainsi qu’une caricature de la calandre maison, qui dissimule en fait une trappe donnant accès aux différentes jauges et orifices de remplissage.
Le moteur avait été délibérément caché, indiquant ainsi qu’il ne
devait pas être un souci pour le conducteur. Malheureusement, le bruit
de la mécanique (en 3 cylindres TDI en particulier) rappelait son bon
souvenir à l’intérieur. Quand il tournait au ralenti, ses vibrations
pouvaient même faire tomber le plafonnier !
La carrosserie, très lumineuse, dotée de deux toits ouvrants vitrées en
option, se révéla une étuve par temps chaud, nécessitant l’action
permanente de la climatisation pour assurer une température décente. En
contrepartie, le toit ouvrant pouvait parfois rester bloqué en position
ouverte, ce qui réglait le problème de température.
Bref, choisir une A2 à l’orée des années 2000 se révélait un acte de foi en l’avenir, en même temps qu’un moyen de se singulariser.
Mais à l’occasion du moindre accrochage à cette carrosserie dépourvue de pare-chocs, le propriétaire prenait conscience du fait qu’Audi ne disposait d’une de quelques ateliers capables de réparer l’aluminium (Et les autres garages, aucun !), et qu’il fallait donc pas rouler au fin fond du Massif Central !
Tout ceci, ajouté à un prix «hors marché» (Ce qui n’empêchait pas
Audi de perdre de l’argent sur chaque modèle), conduisit naturellement
les clients à choisir autre chose (Et ça tombait bien, le crénéau est
surencombré de concurrentes).
Alors que Mercedes avait réussi à vendre un million de Classe A (Et
pourtant, ce n'était pas, de loin, le plus réussi des modèles à étoile
!), Audi ne plaça que 170 000 A2, un score pas tellement plus élevé que
celui de la Peugeot 1007 (1)... et ne lui donna aucune descendance à la
fin de sa courte carrière en 2005.