CATALOGUES NUMERO 31 – SEPTEMBRE 2011 CLOU MAGAZINE PONTIAC AZTEK

CLOU – MAGAZINE

NUMERO 31 – SEPTEMBRE 2011
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LES POUBELLES DE L’HISTOIRE : PONTIAC AZTEK.

Avant les vacances, il avait été question d’un gâchis de chez General Motors, mais puisque nous avons franchi l’Atlantique, nous allons y rester un peu pour continuer d’analyser les clous qui ont failli fermer le cercueil de la marque.

Faisant suite à un concept-car relativement bien accueilli, le Pontiac Aztek partait d’une idée intéressante. Aux USA, toutes les routes n’étant pas toujours en bon état, ce qui alimente tout un marché de "trucks" et de "pick-ups". Or tout le monde ne veut pas rouler en camionnette. Alors si on allie la polyvalence et les capacités franchissement d’un 4×4 à l’allure et au confort d’une berline, on tient la voiture idéale !

Mais les stylistes chargés d’opérer cette brilllante synthèse avaient un peu abusé des champignons mexicains. Les mauvaises langues disaient même que celui qui avait signé la FSO Polonez était passé à l’Ouest et s’était glissé parmi eux.
Et quand le modèle fut présenté à la presse à Detroit en 2001, un silence de mort plana un instant sur l’assistance, avant que certains se mettent à rire comme à une bonne blague… Chaque détail relève de la poésie pure : les protections latérales avec leurs striures, la trappe d’essence à l’air libre, les vitres mal alignées, le porte-à-faux arrière colossal.
Un journaliste dira même : "on a dévalorisé la seule chose qui restait aux Aztèques, leur nom !"

Cette photo abondamment utilisée par la marque est celle qui met le mieux en valeur les formes de l’Aztek.  
Prévu pour être produit à 70000 exemplaires, l’Aztek dépassa à peine 27000 ventes la première année (dont la moitié à des collaborateurs et à des agences de location), chiffre qui ne sera jamais plus dépassé.
Le désastre était tel, qu’en 2002 déjà, un restylage tenta de donner un peu d’harmonie… mais cela se borna juste à des flancs moins tarabiscotés.
En fait, personne ne voulait être vu au volant de cette chose.

Et pourtant, l’engin possédait un espace arrière très bien conçu, vaste et plat, avec un hayon descendant jusqu au plancher du coffre, celui-ci recelant par ailleurs des compartiments pour des rangements complémentaires. Ces aménagements lui permettent même d’intégrer une tente de camping en option, ce qui est assez rare dans la production mondiale.

Bob Lutz, qui est arrivé chez G.M. fin 2001 pour sauver les meubles, décida d’arrêter les frais et ce regrettable engin quitta les chaînes en toute discrétion début 2005. Dans son livre paru en 2010, Bob est revenu longuement sur l’histoire de l’échec de ce modèle, et revendiqua le fait d’avoir empêché d’autres modèles du même style de voir le jour…

La tente de camping est certes pratique, mais elle a été dessinée par les mêmes stylistes que le reste de la voiture…  
Laurent Bunnik

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