CATALOGUES NUMERO 29 – MAI 2011 CLOU MAGAZINE VOLKSWAGEN 181 THING

CLOU – MAGAZINE

NUMERO 29 – MAI 2011
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LES POUBELLES DE L’HISTOIRE : VOLKSWAGEN 181, La voiture sans nom.

Le principal mérite de la Volkswagen 181 fut de réconcilier les hippies et les nostalgiques du régime nazi, ce qui n’est pas une mince performance. Quand on sait que cette confraternité est due à un véhicule lent, bruyant, glouton, inconfortable au possible, et dénué de tout esprit pratique, l’exploit apparaît plus marquant encore.

Au milieu des années soixante, la Volkswagen Coccinelle inondait les routes, battait tous les records de production, au mépris de toute logique de marketing. L’engin avait été conçu au coeur des années trente, et, même si à l’époque elle représentait l’avant-garde automobile, ce vilain hanneton ferraillant ne pouvait mettre en avant que sa qualité de construction trente ans après face à une concurrence active et multiple.

Mais chez VW, chaque fois que l’idée d’un véhicule plus moderne était évoquée, la réponse restait intangible : la Coccinelle se vend, fabriquons des Coccinelles.

Mais les temps changeaient, les véhicules de loisirs faisaient leur apparition et même la vénérable Coccinelle était deshabillée pour être transformée en buggy en Californie, puis partout ailleurs.

Parallèlement, une demande de véhicules militaires pour l’armée allemande et pour l’OTAN décida le bureau d’étude à sortir de sa léthargie pour développer l’engin adéquat.

L inusable Coccinelle fut mise à contribution et fournit l’essentiel des composants mécaniques et accessoires.

Avec deux bandes "Gordini", la 181 impose le respect…  
Les formes galbées un tantinet retro firent place à une solide tôle nervurée, à l’instar de l’ancêtre Kubelwagen des années terribles. Les éléments de confort n’abondaient pas à bord de la Cox, mais c’était un palace à côté de la 181, privée de tout isolant, insonorisant, et même de vitres dignes de ce nom. En effet, les fenêtres latérales en plastique souple vaguement transparent devaient être enlevées pour garder un minimum de visibilité. Les essuie-glace ne balayaient royalement que le quart du pare-brise, grâce à une tringlerie extérieure mouvementée par un moteur juché sur le tableau de bord.

Par ailleurs, les petites portières dépourvues de garniture, mais dont l’évidement central permettait d’y perdre toutes sortes d’objets, étaient démontables. Cela ne servait absolument à rien (sauf pour récupérer ce qui était tombé au fond) et c’était même fort dangereux, surtout sans ceinture… Mais tellement marrant !

Enfin, le large couvercle du coffre avant s’ouvre sur un compartiment étroit et fort encombré (où l’on peut ranger, entre autres, les fameuses vitres latérales), donc les bagages devront être mis ailleurs… C’est à dire dans un autre véhicule car rien n’a été vraiment prévu ici à part une petite plateforme sous les sièges arrière.

Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance…  

Paradoxalement, ce dépouillement spartiate n’a pas permis à la 181 de s’alléger assez pour prétendre à des performances honorables. Son aérodynamique de caisse à savon ne l’aidera pas beaucoup.

Le moteur sera donc fort sollicité, ce qui lui permettra de bien se faire entendre (Comme ça on sait qu’on n’est pas en panne, disait Coluche).

Bref, on a compris qu’il s’agit d’un engin de plein air, réservé aux courts trajets (Les courants d’air, le bruit, les vibrations venant à bout de toute patience) mais disposant quand même de quatre belles places faciles d’accès, ce qui n’est pas mal pour un cabriolet … Même aujourd hui ce n’est pas courant.

Sa carrière commerciale durera un peu plus de dix ans (de 1969 à 1980) sous différents noms : Safari, Trekker, Pescaccia… et même The Thing (La Chose !) aux USA où elle fut brièvement importée de 1973 à 1975 avant d’être interdite pour cause de sécurité passive désastreuse.
De nos jours, bien évidemment les amateurs de VW à moteur arrière ont réhabilité les exemplaires restants… qui attirent toujours leur lot de curieux, dont les plus incultes la confondent avec la Kübelwagen.

La preuve qu’avec une peinture bicolore et un peu d’accessoires, on peut rendre l’engin présentable !  
Laurent Bunnik

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