CATALOGUES NUMERO 28 – AVRIL 2011 CLOU MAGAZINE AMC PACER

CLOU – MAGAZINE

NUMERO 28 – AVRIL 2011
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LES POUBELLES DE L’HISTOIRE : CITROEN DYANE

Il est toujours fort délicat de prolonger un succès, surtout quand celui-ci est d’une longévité inattendue. Ainsi, la Mini originale a survécu à la Clubman et même à la moderne Metro, tandis que chez Renault, la Renault 4 a enterré la Renault 6 puis la Renault 5. Chez Citroën, la 2CV, un des modèles les plus rustiques de la production mondiale, se vendait comme des petits pains au cours des années cinquante et soixante, mais ses clients ainsi que les journalistes spécialisés réclamaient des progrès et des évolutions… voire un tout nouveau modèle.

Citroën ayant absorbé Panhard, confia aux ingénieurs de cette marque le soin de développer un modèle devant transcender et remplacer la 2CV… d’où le nom de Dyane, presque anagramme de  Dyna. Malheureusement, les moyens accordés ne permirent pas de laisser s’exprimer la légendaire créativité de la marque de Levallois.

Le moteur, dont le bruit évoque une poignée de boulons tournant dans une lessiveuse, propose toujours des performances anémiques, obtenues au régime maximum… donc au niveau maximum de décibels. Un poste de radio, dans ces circonstances, est le plus incongru des accessoires.

La carrosserie, malgré quelques prétentions aérodynamiques et pratiques, avec son hayon arrière, garde le côté archaïque et étriqué de son aïeule.

Un nouveau système d’ouverture de portières a été développé spécialement pour ce modèle (Dans ces années, non seulement les Citroën avaient une ergonomie différente de tout ce qui roulait ailleurs, mais par exemple, le système d’ouverture et de verrouillage des portes changeait totalement d’un modèle à l’autre !) et les fenêtres à clapet avaient laissé la place à des vitres coulissantes, qui permettaient toujours de se coincer les doigts, mais d’une manière différente.

La Dyane, contemporaine de la Lambo Miura, mais ces
deux-là ne couchaient pas dans le même dortoir…
 
A l’intérieur, le froid métal de la 2CV se voit recouvrir d’un avenant plastique noir d’un bout à l’autre de la planche de bord. Les boutons et voyants sont disposés un peu partout, sauf là où on s’attend à les trouver. Quoi qu’il en soit, leur usage reste mystérieux, et ils ne fonctionnent généralement pas.

Les bricoleurs seront ravis d’apprendre que tout le câblage électrique reste accessible sous le tableau de bord, et qu’il suffit de dévisser trois cruciformes pour pour faire tomber l’ensemble.

Les rétroviseurs ne fonctionnent qu’à l’arrêt, moteur éteint. Dans le cas contraire, ils renvoient une image floue et tremblottante sans la moindre utilité pour le conducteur. 

Mais là où nous touchons le réel progrès et la valeur ajoutée de ce modèle, c’est au niveau des sièges. Les hamacs aux ferrures qui meurtrirent plus d’un dos firent place à d’amples et profondes banquettes couvertes d’un solide skaï apte à supporter tous les usages.

Cet élément de confort, ajouté à la qualité de la suspension, assure à peu de frais la raison d’être de ce modèle et offre un signe tangible de promotion sociale à son propriétaire.

Dans la France rurale des années 70, cet engin assura le service dans les presbytères, les cours de ferme et les parkings des cités ouvrières.

Joie, bonne humeur et esprit festif caractérisent la
décoration intérieure.
 

D une manière étonnante, la Dyane tint compagnie à la 2CV pendant pratiquement quinze ans, sans que l’une ne fasse d’ombre à l’autre, et surtout sans évolution notable. La cylindrée de 602 cm3, la puissance d’une trentaine de chevaux et la vitesse de pointe de 120 km/h furent de mise pendant une décennie et demie.
En 1980, deux ans avant la retraite, la puissance fut même légèrement réduite… sans doute pour ne pas faire d’ombre à la récente Visa Spécial, qui perpétuait l’esprit de la Dyane sous une forme plus moderne !

La corrosion galopante décima les modèles des derniers millésimes assez vite, et, ce modèle n’ayant pas la cote d’amour de la 2CV, la plupart des exemplaires disparurent assez vite dans la plus grande indifférence, et il est bien rare d’en trouver une sur nos routes aujourd hui.

La tradition d’obstruction des routes campagnardes par des engins poussifs et bruyants a été reprise aujourd hui par les voitures sans permis, mais, comme disait l’autre, ceci est une autre histoire.

Le luxe s’arrête aux banquettes arrière. Les utilitaires
actuels sont plus accueillants !
 
Laurent Bunnik

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