CATALOGUES NUMERO 27 – MARS 2011 CLOU MAGAZINE SIMPLY CITY

La gamme Lancia aurait certes mérité de figurer en tête du classement… mais il faut avouer que nous nous attendions tellement à ce résultat (voir notre numéro de mai 2003 et celui de juillet 2010) que nous avons observé ces Chrysler rebadgées d’un oeil blasé. Mais il faut souligner l’effort de Lancia qui a présenté ces 4 modèles en même temps, aux côtés de la fantômatique Delta et d’une nouvelle Ypsilon pour le moins étrange d’aspect.

Commençons par le vaisseau amiral, appelé Thema comme le modèle de pointe Lancia de la fin des années 80. Basée sur la Chrysler 300, elle-même issue d’une ancienne Mercedes Classe E, ce n’est pas à proprement parler un mauvais modèle.
La Chrysler avait d’ailleurs su, en son temps, conquérir une clientèle de chanteurs de rap avec son look de berline de bad boy enrichi (En couleur noire, bien évidemment).
C est là un héritage que Lancia devra reprendre… Si ces messieurs n’apprécieront pas la calandre affadie, qui devra repasser chez le tuner du quartier pour se refaire une virilité, les feux arrière en ogive gothique abondamment chromés devraient leur redonner le sourire.

Dans un autre registre, le Lancia Phedra, le cousin peu connu des regrettables Peugeot 807 et Citroën C8, cède la place au cubique Lancia Voyager (oui, ils ont même gardé le nom !) de chez Chrysler, lui-même évoquant de manière assez subtile le premier Plymouth Voyager de 1984 qui avait inventé le concept d’autobus pour permis B.

Le styliste chargé de la besogne n’ayant reçu pour tout outillage qu’une règle et une équerre, on ne s’étonnera pas du résultat.

En fait, les clients potentiels se divisent en deux catégories : ceux qui n’ont jamais entendu parler de l’ancienne Flavia (et à qui ce nom ne dit rien)… et ceux qui la connaissent (et qui hurlent au sacrilège). Rappelons que la Flavia des années soixante se distinguait par une technique moderne et originale (traction avant, quatre cylindres à plat) et une finition raffinée. La berline péchait par contre par une ligne maladroite. Est-ce ce dernier aspect qui a amené la Direction de Lancia à ressusciter ce patronyme ?

La pauvre Chrysler Sebring, sorte de Crossfire sous cortisone, a reçu aux USA un face-lift important pour lui assurer une seconde carrière sous le nom de Chrysler 200… Et comme tout l’argent a été dépensé, elle se retrouve telle quelle chez Lancia avec sa calandre américaine.