CLOU – MAGAZINE |
NUMERO 22 – OCTOBRE 2010 |
AVENTURES SUR QUATRE ROUES
Cette rubrique "Aventures sur Quatre Roues" vous est ouverte (les autres aussi d’ailleurs…). Si vous avez vécu une aventure liée à l’automobile, amusante, cocasse, ou instructive, que vous aimeriez la faire partager et, ô comble de bonheur, que vous pouvez l’illustrer par des photos (Bon, si vous n’en avez pas, mais que le texte est bien, on se débrouillera)… alors vous pourrez être le héros d’Aventures sur Quatre Roues. Toute proposition peut être envoyée à l’adresse e-mail en bas de page… et le comité de rédaction statuera souverainement sur la publication dans ces pages.
Pour débuter, je vais m’y coller.J’espère que cela vous amusera et vous inspirera, carj’aimerais bien que cette rubrique soit la plus fournie de Clou-Magazine ! |
PEUGEOT 604 : GRANDEUR ET DECADENCE
Il y a deux mois,j’ai évoqué ma première voiture, la Rover, ainsi que la manière dont elle avait fini sa carrière. A ce dernier moment bien précis, je me trouvais fort loin de chez moi (A Forbach, alors quej’habitais à Rouen !) et il me fallait rentrer. Je soumis la question au garage qui m’a dépanné. Le mécanicien me montra deux voitures correspondant à mes goûts, au fond d’un hangar : une Ford Granada 2600 Ghia… et une Peugeot 604. Le prix : 12000 francs rapidement arrondis à dix mille ! Le rêve devenait réalité ! |
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En 1975, quand la Peugeot 604 fut présentée, je m’éveillais aux choses de l’automobile, et ce modèle était pour moi le vaisseau amiral de la flotte française, donc une voiture de rêve, dans la mesure où les Citroën DS et SM venaient simultanément de de rendre les armes. Et c’est en 1990 que, par ce tragique concours de circonstances, la belle m’apparut. Après un rapide essai, l’affaire fut rapidement conclue, et je repartis fièrement à son volant.
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Une certaine idée du prestige à la française |
En effet, lors du retour par une agréable journée ensoleillées sur les rapides nationales de Lorraine et de Champagne (mon budget ne m’autorisant pas l’autoroute), à la première halte de ravitaillement, un rapide calcul mental m’apprit quej’avais consommé pas environ 17 litres au 100. Certes, je n’avais pas ménagé ma monture, mais quand même, ça fait réfléchir.
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Le contrôle technique révélait un peu de corrosion, mais je m’aperçus vite que la réputation de nid de rouille de ce modèle n’était pas exagérée. A l’occasion d’un léger accrochage à l’avant, une pièce de mastic de 15 centimètres de long se détacha, preuve que l’on avait déjà travaillé sur le sujet. Je badigeonnai la plaie avec de la peinture à ferronnerie (noire) ce qui permis d’endiguer la gangrène, à défaut d’améliorer l’esthétique. Quelques mois plus tard, la peinture des portières commença à se cloquer, annonçant qu’un orifice nouveau allait y prendre naissance. A chaque fois qu’une portière était claquée, un petit tas de rouille tombait, allégeant la voiture de plus en plus. La 604 se comportait très honorablement sur la route, pour une propulsion, etj’avais un réel plaisir à la conduire sans appréhension. Malgré tout, dans les changements d’appui à grande vitesse, même si l’adhérence restait entière, on sentait la caisse se tordre… Je me souviens d’une descente du col de la Faucille au son des crissements de pneus et dans l’odeur des plaquettes de freins chaudes… pour suivre une Porsche que je n’ai finalement pas rattrapée. La finition n’offrait rien d’extraordinaire : par exemple, les intérieurs de portière venaient de droite ligne de la 504, et les plastiques auraient pu habiller une 104 ou une 305, mais tout a parfaitement fonctionné pendant les deux ans d’usage, et les plusieurs dizaines de milliers de kilomètres… Rouen, Marseille, Strasbourg, mais aussi Genève, Turin, Amsterdam, Francfort, carj’avais commencer à fréquenter assidûment tous les salons de l’auto européens… Mais ceci est une autre histoire. Enfin, la mécanique confirmait sa gourmandise, et sincèrement,j’avais beaucoup de mal à descendre en-dessous de 15 litres aux 100 km. |
Les propriétaires de 504 ne se sentiront pas perdus… |
Je fis appel à un dépanneur qui m’amena au garage Peugeot le plus proche. Mais le chef d’atelier me fit remarquer fort désagréablement que nous étions vendredi après-midi, et qu’il n’entreprendrait rien avant le lundi suivant… avant de m’enjoindre de débarrasser ma voiture de l’atelier. Une fois que ce délicieux personnage ait évacué la place, un mécanicien vint vers moi : "J ai une vieille 604 au fond de ma cour. Si vous le voulez bien, nous sortons votre voiture sur un parking voisin, et je vous installe ma pompe à essence, après mon service". Je bondis sur cette propositions inespérée etj’acceptai.
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En réalité, la pompe à essence est située dans un endroit très difficile d’accès, entre le moteur et la cloison de l’habitacle, ce qui nécessita plusieurs heures de travail pour extraire cette pièce de la 604 de mon bienfaiteur… qui, du coup, m’avait invité à dîner en famille. Commej’ai ensuite déménagé pour m’installer à Marseille,j’ai ensuite subi différentes effractions : d’abord le coffre, puis la porte avant côté conducteur. Agacé, je décidai de ne pas faire réparer celle-ci, de donc de laisser ma voiture ouverte. Finalement, ces petits désagréments, ajoutés à une corrosion galopante et à une boîte de vitesses automatique de plus en plus rétive, eurent raison de cette voiture, qui finit à la casse en avril 1992, pour être remplacée par une Saab 900. Fini le 6 cylindres (provisoirement) !
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Le côté le plus caractéristique de la 604 : larges feux, vaste coffre, chromes à tous les étages… A noter la sortie d’échappement en trompe-l oeil pour ne pas salir ! |
Laurent Bunnik |
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